Éditorial du 1er numéro (mai 1954)
Jeune révolutionnaire
Les Jeunes Communistes Libertaires, militants de la Fédération Communiste Libertaire, entreprennent aujourd’hui la publication mensuelle d’un journal Jeune révolutionnaire. Celui-ci, bien que ronéotypé pour le moment, deviendra rapidement, nous ne sommes surs, un journal imprimé.Quel est le but de ce journal ? Il n’est pas question de créer une organisation de jeunes séparée de la Fédération communiste libertaire. Il s’agit d’une part d’étudier plus en détail le problème de la jeunesse dans sa prise de conscience révolutionnaire, et d’autre part de faire un journal qui s’adresse directement aux jeunes à travers les questions qui leur sont propres ou qui les touchent particulièrement et dans lequel ils puissent exprimer leurs opinions et les confronter librement. Il est clair, par conséquent, que Jeune révolutionnaire sera fait par les jeunes. Mais rien ne s’opposera à ce que nous invitions des militants plus âgés à exposer leur point de vue sur un problème précis.Jeune révolutionnaire devra donc contenir les articles du plus grand nombre de jeunes. À cet effet, une tribune libre sera réservée à ceux qui ne sont pas membres de la FCL et qui soutiendront des positions autres que celles de notre organisation. Chaque lecteur peut donc devenir correspondant du journal et contribuer à lui donner son véritable caractère.En dehors des problèmes généraux, nous ouvrirons des rubriques propres à chaque catégorie de jeunes et à chaque organisation de jeunes. Dès ce numéro, nous commençons, l’étude du problème des Auberges de Jeunesse, de l’UJRF, des jeunes instituteurs, des 18 mois de service militaire, etc. Là encore, c’est aux correspondants de Jeune révolutionnaire de transmettre à la rédaction du journal les éléments qu’ils auront en leur possession.À l’heure actuelle, les jeunes cherchent en vain une issue. De toutes parts la pourriture et la décadence bourgeoises, la trahison des intérêts ouvriers par les partis traditionnels de la classe ouvrière (PS, PCF), leur barrent la route. Aucune organisation de jeunesse, quelle qu’elle soit, n’apparaît comme pouvant remplir un rôle de salut.Ce ne peut âtre que dans l’idéologie dégénérescente de l’idéal révolutionnaire et de la tradition des luttes de la classe ouvrière pour son émancipation, authentiquement représentée par la pensée et l’action communistes libertaires, que la jeunesse de 1954 pour retrouver l’espoir et la volonté « d’en sortir ».Jeune révolutionnaire veut être le journal de tous ces jeunes qui aspirent à s’arracher à l’impasse où les plonge la société capitaliste.Jeune révolutionnaire