Création de la notice : René Bianco

Bi 1401

Lutter

édité par l’Organisation combat anarchiste [puis] revue de réflexion anticapitaliste et anti-étatique pour l’autonomie ouvrière (UTCL)


Parution : 1977-1980



Archives : FACL Montreuil (complet)



Lutter. —
Éd. par l’Organisation Combat Anarchiste. — Orléans. — nº 1 (1977, 1er trim.)-nº 6 (1980, 2e trim.)
Devient : Lutter : revue de réflexion anticapitaliste et anti-étatique pour l’autonomie ouvrière. Éd. par l’UTCL/Éditions « L » (au nº 6, 2e trim. 1980)
(trimestriel qui parait parallèlement au mensuel Tout le pouvoir aux travailleurs jusqu’à leur fusion totale)

Adresse :
Lutter ; BP 1902 ; 45009 Orléans cedex

Abonnement : 10 numéros 55 F (80 F sous pli fermé ou pour l’étranger)
Abonnement de diffusion : 5 ex. pour 10 numéros 250 F 500 pour 10 ex.
Mandats et chèques au nom de Leroux (J.-L. Fougeray pour le nº 5)

Impression offset :

  • pas d’indication sur le 1er numéro
  • PMI, Lumbin (38)
  • EDIT 71 (Paris), pour le nº 6 (2e trim. 1980)

Dir. de publ. :
Georges Yvernel

Commission paritaire de presse : nº 59164

Pas de signatures d’articles.

Manifeste dans le 1er numéro :

Pourquoi Lutter

 
La revue Lutter est l’expression de la volonté d’un certain nombre de militants libertaires — groupés dans l’Organisation Combat Anarchiste — de créer un lieu de confrontation des acquis de différentes pratiques révolutionnaires, de donner un moyen à l’élaboration permanente du projet révolutionnaire, de rendre possible une critique plus pertinente et plus actuelle du système capitaliste et étatique qui nous opprime, en bref de devenir une tribune du combat anarchiste. Il s’agit de faire avancer à partir de nos propres expériences de lutte à travers l’analyse des différents mouvements sociaux en cours, et le travail sur l’évènement et l’information, des solutions non pas d’alternative mais de rupture, s’inscrivant dans un processus véritablement révolutionnaire. Dans les lignes qui suivent nous allons tâcher de suggérer quelques uns des points communs de notre démarche ainsi que quelques repères nécessaires à la compréhension de notre trajet.
 
Pratique et projet révolutionnaire
 
Ce n’est pas un idéal (l’anarchie)
qui nous unit mais un combat. Le projet (communiste libertaire) que nous avons en commun est l’expression directe, l’émanation du champ d’interférence des pratiques révolutionnaires. La pratique ( travail de transformation exercé sur un objet déterminé dont le résultat est, la production de quelque chose de nouveau) est révolutionnaire dans la mesure où son produit entre en contradiction avec les éléments donnés de l’objet sur lequel elle a agi.
 
Nous ne tenons nullement à ériger les larges orientations (anti-étatique et anti-capitaliste ) de notre combat et ses constantes (libertaires) en une théorie, voire une idéologie "scientifique" ou pas ; il s’agit de constituer un lieu de rencontre, de stimulation et d’incitation à de telles pratiques de façon à ce que d’une part leur autonomie et d’autre part leur réalisation dans les meilleures conditions, soient assurées.
 
Fraction révolutionnaire — Avant garde
 
En tant que fraction révolutionnaire spécifique des travailleurs en lutte nous sommes conscients que de fait, le combat anarchiste ne concerne qu’une minorité formée par ceux qui s’y inscrivent directement. Ceci ne doit pas enlever au projet — communiste libertaire — sont caractère global ;
parce que :
-- de « droit » la majorité de la population est concernée par ce combat et son projet ;
-- notre combat ne peut atteindre ses objectifs immédiats et lointains qu’une fois généralisés et menés par tous ceux qui sont concernés.
 
Nous rejetons toute volonté-vélléité avangardiste de représentation (démagogique et/ou répressive). Tous ceux qui sont concernés par nos luttes tout en ne s’y inscrivant pas directement, sont nos camarades. Nous manifesterons notre solidarité non pas en les représentant mais en faisant tout pour détruire ce qui fait qu’ils ne mènent pas notre combat.
 
Anticapitalisme
 
La destruction du capitalisme signifie
la transformation des rapports sociaux de production capitaliste — d’exploitation dans des rapports sociaux de production socialiste — de collaboration —. Dans ce processus la division sociale du travail disparaitra progressivement et le salariat sera aboli. Ceci n’est possible qu’à travers l’expropriation généralisée et autogestionnaire des moyens de production par les producteurs directs eux-mêmes. Mais il n’y a pas de véritable prise en charge de la production par l’ensemble des travailleurs si ceux-ci ne changent pas radicalement le type de production qu’ils ont subi : changer les relations sociales de production veut dire produire différemment, autre chose. Les luttes même partielles des travailleurs doivent s’accompagner d’une réflexion critique concernant leur activité productive, les possibilités de lui donner un contenu différent à un moment donné ou même l’abandonner en faveur d’une autre. II ne s’agit pas de rendre plus efficace la barbarie productive du Vieux Monde, mais d’en finir une fois pour toute avec son irrationalité qui nous opprime.
 
Les rapports de production ne sont qu’un aspect des relations sociales ; on leur accorde la priorité dans la mesure où, d’une part l’activité productive est nécessaire à la société humaine pour se reproduire en tant que telle et d’autre part parce que la production constitue le lieu où les relations sociales se manifestent le plus clairement.
 
L’autogestion des luttes d’aujourd’hui prépare les travailleurs à l’expropriation autogestionnaire ; l’autogestion des luttes n’est possible que si les travailleurs deviennent capables d’autogérer leur propre vie, d’être autonomes vis-à-vis des institutions étatiques qui les oppressent, souvent en dehors, mais aussi par rapport à la production.
 
L’autonomie ne s’acquiert que par le combat contre l’Autorité ; ce combat est anarchiste. L’anarchisme n’est pas seulement la négation de l’Autorité mais aussi et en même temps l’affirmation de !’Autonomie.
 
Anti-étatisme
 
La destruction du capitalisme implique la destruction de l’État et la lutte constante contre toutes les formes qu’il peut revêtir. L’État n’est pas une abstraction bénéfique ou maléfique ; il a une existence bien concrète à laquelle la société se heurte dans toutes ses démarches sans en être souvent pour autant consciente . li a pour nom Armée, Police, Gouvernement, Prison mais aussi Famille, École, Église, Mass-média, Partis ou même Syndicat. L’État est la matrice organisante de ces institutions qui constituent ses Appareils ; l’État est le dénominateur commun de ces institutions dans leur contenu répressif vis-à-vis de la société. Il coordonne et assure le fonctionnement et la légitimité de ces institutions qui, par conséquent, consacrent son existence et sa nécessité.
 
Les institutions dont nous parlons sont des systèmes érigés en normes à un moment historique donné, selon les intérêts d’une certaine couche ou classe sociale. L’existence de ces institutions impliquent la répression constante (physique et/ou idéologique) de tous ceux dont on n’a pas pris en compte les intérêts (la classe ouvrière et aussi certaines catégories sociales, ethniques et sexuelles).
 
Qu’il soit plus ou moins perçu ou affirmé ce conflit a une existence objective : il oppose celui qui subit l’institution (l’institué) à celui qui en a l’exercice et/ou à celui dont les intérêts fondent l’institution (l’instituant). II y a donc une majorité assujettie « instituée » par une minorité « instituante ».
 
Être anarchiste c’est combattre jusqu’au bout l’institution à laquelle on se heurte de part ses conditions données d’existence, tout en tenant compte des luttes menées par les autres vis-à-vis des institutions étatiques qui les concernent. En tenir compte, cela veut dire ne jamais perdre de vue le processus révolutionnaire dans lequel on s’inscrit spécifiquement, faire avancer sa propre démarche et l’articuler par rapport à celle des autres, dont on est activement solidaire, s’organiser
de sorte qu’il y ait un renforcement
de la cohésion globale révolutionnaire.
 
Libertaire — Autoritaire
 
Si être autoritaire, c’est vouloir à tout prix contrôler et diriger les institutions étatiques en promettant de leur donner un contenu différent tout en renforçant leur caractère normatif autoritaire, être libertaire c’est lutter frontalement contre ces institutions, de telle façon que les travailleurs, donc la société, puisse se réaliser pleinement et librement contre toute tentative d’une minorité d’imposer aux autres quoique ce soit et d’en tirer des privilèges en conséquence. Être libertaire, voir les syntagmes dont il peut faire partie (communisme libertaire, pratique libertaire de masse, …) c’est lutter contre la bourgeoisie tout en s’attaquant à son organisation de classe, l’État, dont le principe de fonctionnement est l’Autorité instituée.
 
Le politique — La politique
 
Si la politique est la forme d’organisation et de direction des communautés humaines, à travers les institutions étatiques, et le maintien de l’ordre dans le but d’assurer la domination d’une classe sur une autre, l’objectif des révolutionnaires ne peut qu’être apolitique. Apolitique dans la mesure où l’activité politique spécialisée est une façon de consolider l’État, donc de faire durer à son profit la lutte des classes, en empêchant ainsi son aboutissement. La politique doit être combattue et non reproduite.
 
Mais cela n’est possible que si l’on tient compte du Politique- l’état du rapport des forces entre les classes à un moment donné qui est une donnée objective. D’autant plus que la politique est fondée sur l’occultation et la manipulation du politique et de ses potentialités. La dénonciation de la politique à partir de l’analyse du politique doit être une dimension du combat anarchiste.
 
Des groupes autonomes à l’autonomie de classe
 
À la suite du congrès international des Fédérations anarchistes (Paris, juillet 1971), des groupes autonomes et des individus isolés, face à leur « non-représentation commune » décident de créer un bulletin de coordination : Confrontation Anarchiste. Quelques mois plus tard, à Brive, les groupes en question décident la création de Coordination Anarchiste, organisme de liaison inter-groupes (boîte postale nationale, régionale, etc.). Entre 1972 et 1975 se déroulent les activités de la Coordination Anarchiste ; mais progressivement on assiste à des actions de plus en plus ponctuelles et sans suite notable. On assiste à trois tendances dans les groupes autonomes ; repli sur eux mêmes et ainsi transformation en groupes affinitaires, activisme, et enfin pure propagande idéologique. Cette crise n’a pas manqué de se répercuter dans le fonctionnement de la Coordination Anarchiste entre 1975-76. Ainsi certains éléments ont commencé d’avancer des projets et des pratiques en rupture avec l’ancienne C.A. Lors de l’Assemblée Générale d’Orléans (17,18 et 19 avril 1976) l’adoption d’un document « Repères pour un anti-étatisme militant » et la décision de donner un contenu organisationnel à la C.A. a consommé cette rupture et entraîné le départ de certains camarades.
 
Enfin, l’Assemblée Nationale de Grenoble le 30, 31 et 1 novembre 1976 a entériné les transformations en cours, en décidant la création de l’Organisation Combat Anarchiste et la publication de la revue Lutter.
 
C’est d’une part par rapport au misérabilisme des différentes fédérations anarchistes et à la dégénérescence des cadres confédéraux, d’autre part à la crise des groupes autonomes qui ont joué un rôle important mais limité, que s’est créée l’OCA. Cela correspond à la nécessité ressentie par des militants libertaires, en majorité travailleurs, de s’inscrire dans des structures plus stables de lutte avec un projet plus structuré et plus global. Ce n’est qu’une pratique constante de la lutte de classe qui peut déclencher la guerre de classe et rendre ainsi possible l’affirmation de l’autonomie ouvrière. L’affirmation de notre volonté et nécessité d’autonomie, ne passe plus pour nous, membres de l’OCA, par les groupes autonomes, mais par l’autonomie de classe dont le débouché est le communisme libertaire.
 
O.C.A.

Après 2 ans d’absence, Lutter publie un nº 6 qui sera le dernier de cette série :

Suite à la fusion OCA-UTCL, l’organisation unifiée entend se donner les moyens pour avancer de façon toujours plus précise et plus combative les propositions, les réflexions et analyses des Communistes Libertaires.
À ce titre, la revue Lutter constitue un élément important pour le courant communiste-libertaire, pour l’Alternative Révolutionnaire.
Un outil de réflexions, mais aussi un outil de lutte. un lieu de débat qui se donne pour tache de participer à l’élaboration d un programme et d’un projet révolutionnaire, lié à notre pratique anticapitaliste et anti-étatique pour le communisme libertaire.
 

édito

 
A côté du mensuel d’intervention de l’UTCL, Tout le Pouvoir aux Travailleurs, voici le numéro 6 de « LUTTER », sa revue de réflexion. A la fois nouveau, mais également porteur de réflexions, de combats, d’analyses, qui constituaient « l’ancienne » formule éditée de mars 77 à mai 78 sur l’Organisation Combat Anarchiste. Aujourd’hui, c’est dans le cadre de la fusion de celle-ci avec l’Union des Travailleurs Communistes Libertaires, que « LUTTER » reparaît. On peut y trouver d’ores et déjà les rubriques existantes avant l’unification des deux organisations, tout comme le souci, qui a toujours fait la spécificité de la revue, d’unifier nos acquis, d’échanger, de réfléchir pour se doter d’armes supplémentaires pour notre combat de travailleurs révolutionnaires.
 
Notre but n’est pas de faire de « LUTTER » une revue calquant ou balbutiant des théories figées sur les réalités quotidiennes, mais bien de partir de celles-ci pour les capitaliser, les faire évoluer. Notre but est de cerner toujours plus profondément les phénomènes politiques, idéologiques, sociaux, économiques, historiques, etc… afin d’éviter de se laisser enfermer dans des carcans quels qu’ils soient ou dans une pratique qui, confondant empirisme et aventurisme ferait l’économie des leçons à tirer de notre combat et de son passé, lointain ou proche.
 
Voilà quel est au moins notre premier objectif, « LUTTER » un outil supplémentaire et complémentaire à « Tout le Pouvoir aux Travailleurs ». Et donc, qui s’efforcera, à ce titre, de contribuer à sortir le courant révolutionnaire auquel nous nous référons et appartenons pleinement, le mouvement libertaire ouvrier de ses crises chroniques (manque de clarification politique, carences organisationnelles, inefficacité, etc.) qui ont causé peu à peu sa forte minorisation dans Je mouvement ouvrier. Ni les anarchistes communistes russes et d’Ukraine n’ont pu faire aboutir leurs propositions et contrer ainsi concrètement Je jeune État léniniste ; ni les anarcho-syndicalistes espagnols n’ont pu mener à terme une révolution victorieuse communiste libertaire… Aujourd’hui la CNT, bien que toujours profondément enracinée dans la classe ouvrière d’Espagne, est en proie à une crise, propre, semble-t-il à l’essence même du courant anarcho-syndicaliste. Depuis les années 50 en France, on peut constater que les initiatives· allant dans le sens d’une reprise en main ont été nombreuses, et qu’elles ont toutes échouées. Ces étapes, nous pouvons néanmoins les analyser comme des périodes nécessaires vers la recomposition d’un mouvement libertaire, ouvrier et révolutionnaire, qui, face à l’impasse et la stérilité dans lesquelles le courant « synthésiste » ou « traditionnel » (représenté essentiellement par la Fédération Anarchiste) a pu enfermer la problématique pratique/théorie, appuie l’essentiel de sa stratégie sur la lutte de classe, sur le combat pour l’unité ouvrière, profonde, à la base, sur la nécessité d’un programme révolutionnaire, d’une organisation ouvrière pour le communisme libertaire. Notre spécificité, de courant révolutionnaire historique du mouvement ouvrier, axera « LUTTER » dans une dynamique Anti-Capitaliste, Anti-Étatique, pour !’Autonomie Ouvrière.
-- Anti-Capitaliste, du point de vue de classe que nous défendons, et d’un point de vue internationaliste. Parce qu’aujourd’hui, à l’Est comme à l’Ouest, il n’y a pas un seul pays socialiste digne de nom dans le monde. Parce qu’à l’Ouest comme à l’Est, on exploite, bafoue les droits et libertés des travailleurs.
-- Anti-Étatique, pour les mêmes raisons, car quelles que soient les idéologies affichées par les États exploiteurs traditionnels ou par les États se prétendant socialistes (qui sont en fait capitalistes, avec leurs formes différentes, leurs aspects spécifiques) plus que jamais la Raison d’État est de rigueur, plus que jamais en France comme ailleurs, celle-ci réprime, renforce sa machine de guerre et véhicule son idéologie, plus que jamais la collaboration entre les États (Inter-Étatisme) d’elle-même et par ses effets, s’établit sur le dos des classes travailleuses, et démontre ainsi les erreurs des thèses léninistes en la matière.
-- Pour !’Autonomie Ouvrière, parce qu’elle est la condition sine qua non de notre combat pour la Révolution et une société égalitaire, libertaire. Parce qu’elle constituera le seul moment où les bureaucraties politiques et syndicales n’auront plus le loisir de parler au nom des travailleurs, parce que, justement, chacun, chacune, tous et toutes, nous prendrons en main la gestion de tous les aspects de notre vie.
 
« LUTTER » s’inscrit dans ce combat ouvrier. De même, il s’évertuera à globaliser non seulement les acquis qui se constituent dans les entreprises, mais aussi ceux qui ne lui sont encore que trop extérieurs (ou minorisés). Le Mouvement des Femmes, !’Antimilitarisme Révolutionnaire, l’Écologie et l’Antinucléaire, le combat Antiraciste, contre la répression et pour les libertés, les Homosexuels, les comités de chômeurs, le mouvement des immigrés, autant de fronts qui se développent et qui d’année en année, se dotent peu à peu d’une cohésion interne, autant de terrains de lutte sur lesquels nous sommes et devons continuer à être présents, mais qui cependant n’ont pas trouvé l’articulation susceptible de se sortir de leurs limites. Pour nous Travailleurs, Travailleuses Communistes Libertaires, la seule articulation possible est que ces mouvements ne soient plus minorisés dans la lutte de classe, mais qu’au contraire, ils en soient partie prenante et considérés comme des aspects à part entière des luttes de classe actuelles.
 
« LUTTER » s’inscrit dans une conception libertaire de révolution et du socialisme que nous voulons construire, dans une stratégie qui n’est pas celle de la prise du pouvoir d’État et de l’édification d’un Capitalisme d’État, mais dans une pratique Ouvrière, unitaire, s’orientant à la base vers une stratégie de rupture, à travers laquelle nous proposons qu’elle aboutisse au pouvoir des travailleurs.
 
Voici la vocation que nous entendons (re)donner à « LUTTER ». Un « LUTTER » qui bénéficie d’une mise en commun d’acquis théoriques et de pratiques, due à la fusion OCA-UTCL qui, loin d’être une simple addition (quantitative) de militants, est avant tout une multiplication qualitative de nos expériences, à la fois diversifiées mais aussi communes par le passé (cf. « Pour Une Alternative Révolutionnaire »).
 
C’est aussi dans un contexte social et politique différent que débute cette « nouvelle » série (aggravation de la crise, licenciements/mesures anti-ouvrières accrus, défaites et division des partis de gauche et directions syndicales, émiettement de l’extrême-gauche léniniste…), contrairement à la période 77-78 où existait un « débouché » immédiat, certes réformiste et électoraliste, mais qui tout en freinant les luttes des travailleurs, proposait un objectif « concret » : le Programme Commun. Aujourd’hui par contre, l’échec des législatives de 78, en même temps qu’il a impliqué un relatif recul des luttes (remontée de la droite) et laissé surtout un vide politique de perspectives crédibles dans le mouvement ouvrier syndical, peut permettre l’expression Communiste Libertaire, pour une alternative révolutionnaire, de se faire entendre.
 
La bataille que nous engageons pour l’Unité Ouvrière, pour la Grève Générale, pour la satisfaction des revendications, appuyée par les constantes de nos pratiques anticapitalistes, anti-étatiques, en constitue l’enjeu essentiel.
 
Il va sans dire que « LUTTER » est et sera dans ce combat un des outils indispensables, non seulement pour P’UTCL, mais aussi pour celles et ceux qui pensent qu’il faut en finir avec les illusions (une nouvelle union de la gauche) et que l’on peut, travailleurs, travailleuses, ensemble, passer à l’offensive.
 
Mai 1980

Parutions :