Un « une » du premier numéro (15 mai 1937) :

Présentation

 

Nous accorderons peu de place à cette formalité, et certes le lecteur ne s’en plaindra point.

Des professions de foi ! des programmes ! des déclarations de principes ! Il y a saturation.

Ce que nous sommes ; ce que nous voulons ?

Nous disons : Paix, Justice sociale, Liberté. Nous parlerons de Droit humain véritable, de Monde-nouveau, dé révolution nécessaire.

On objectera l’usure de ces mots et de tous les autres, et l’on demandera de préciser.

Nous préciserons. Non seulement par quelques formules mais par une affirmation et une critique constante devant les idées, les faits, les événements.

et c’est exactement toute la raison d’être de “Rebellion”.

C’est ainsi seulement que l’on pourra nous connaître mieux et nous juger. Personne ne s’en plaindra ; à moins de n’être amateur que de littérature.

Quant à l’utilité de “Rebellion”, sa nécessité impérieuse, etc., le lecteur né malin aura compris que si nous ne pensions pas que ce journal est nécessaire, nous ne nous serions pas donnés tant de peine pour le créer.

Et ici ne parlons plus que pour ceux qui nous accordent, dès à présent, le bénéfice de leur sympathie.

 

On se plaint volontiers des faiblesses de la presse indépendante et “Rebelle”, mais on a la conscience en paix après avoir payé un franc pour son journal et on se croit héroïque si l’on est abandonné.

On sait pourtant, que des organes comme celui-ci ne peuvent jamais en — Belgique surtout — vivre de leur vente et qu’il leur faut d’autres ressources.

Il y a deux genres de ressources ; celles qui sont honnêtes et celles qui ne le sont pas. Là est l’explication de tant de misères.

“Rebellion” ne vivra donc que si ses amis ne sont pas simplement des acheteurs, mais s’ils deviennent ses collaborateurs.

Nous avons fait ce que nous pouvions et nous continuerons.

À vous maintenant.

 

“Rebellion”