Bi 1961
Le Semeur
Parution : 1916 (n.u., juin)
Remarques et compléments sur la notice
Robert Brécy signale « Le petit journal […] est intitulé Le Semeur nº 1, édition de guerre ; il donne prudemment comme mention d’imprimeur : “Impr. Union Ouvrière. Genève (Suisse)”. En réalité, il a été imprimé à Tours par les soins de Pierre Chardon (Maurice Charron), un libertaire berrichon, de Déols, faubourg de Châteauroux. » [1].
Liens de localisation Mundaneum (Mons) : https://catalogue.mundaneum.org/index.php/Detail/objects/57764
Notes
[1] In : Bizeau, Eugène. — Eugène Bizeau a 100 ans : chansons et poésie / éd. Christian Pirot ; présentation Robert Brécy. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1983 (p. 30).
Il donne aussi un extrait du poème « Les Martyrs » d’Eugène Bizeau qui salue les réfractaires « fusillés pour l’exemple ».
Puis il le republie en entier dans : Brécy, Robert. — Autour de La Muse rouge : groupe de poètes et chansonniers révolutionnaires, 1901-1939. — Saint-Cyr-sur-Loire : Christian Pirot, 1991. — 254 p. (p. 100).
Bizeau l’a écrit après avoir lu un article consacré à Paul Savigny, instituteur réfractaire de Montdidier « fusillé pour n’avoir pas voulu tuer » :
Non, dans l’abaissement universel des êtres,Tous n’ont pas renié meurs songes printaniers ;Tous n’ont pas accepté le reniement des traîtresEt vendu leur esprit pour dix ou vingt deniers…Tous n’ont pas obéi comme des mécaniquesAux meurtriers désirs des batailleurs épais ;Sous le fardeau brutal des châtiments iniques,Les meilleurs sont tombés d’avoir servi la paix.Comme « le rédempteur » à chevelure blondeQui paru au « Calvaire » indigne d’un crachat,Ceux-là portaient au cœur, avec l’amour du monde,Tout le sang généreux qu’il eut pour « son rachat »…Ils avaient en horreur la voix qui hurle : « Assomme ! »Ne voulaient pas servir ce qu’ils avaient haï ;Et c’est ainsi qu’un jour, Savigny, Dans la Somme,Traduisit en martyr l’œuvre de Tolstoï.En montrant aux soldats qui les traitaient de lâchesQu’un âme fraternelle est prompte à pardonner,Dans leur dégoût profond des criminelles tâches,Ils acceptaient la mort pour ne pas la donner.Et leur suprême élan vers la douceur sans bornes,Dans l’univers en feu nous apparaît si beau,Que nous sentons des pleurs venir à nos yeux mornesEn saluant bien bas leurs noms et leur tombeau.