Ce journal syndical bimensuel de 4 p. présenterait les mêmes articles dans les deux langues (français, anglais). Il se veut « l’organe des travailleurs en général et des hommes de chantier en particulier ».
Il est notamment géré par Walter Cowan.
Le tirage était de 7.000 ex. (15.000 pour Montreal Shopman, l’autre journal de l’OBU (One Big Union du Québec).
« [Un] journal ouvrier révolutionnaire voit le jour à Montréal en 1920. Rédigé en français et en anglais, Le Travailleur/The Worker est publié par la One Big Union, une organisation syndicale pan-canadienne faisant la promotion de l’action directe et de la grève générale dans une optique de lutte de classe. Destiné principalement aux travailleurs forestiers du Québec et de l’Ontario, le contenu de ce bulletin bimensuel nous permet de voir l’étendue du travail d’éducation syndicale et politique réalisé par l’OBU. Des rapports sur l’insalubrité des camps de travail côtoient les nouvelles venant de Russie et les appels à la révolution sociale ou à l’unité ouvrière. » in Marc-André Cyr (op. cit., p. 10).
Mathieu Houle-Courcelle le présente ainsi dans son mémoire :
Le Travailleur - The WorkerPour rejoindre, informer et mobiliser ses membres, la LCWIU [Lumber and Camp Workers Industrial Union, syndicat de bûcherons affilié à l’OBU] lance simultanément un journal bimensuel bilingue de quatre pages intitulé Le Travailleur – The Worker.[…]Vendu 5 cents, le journal se présente comme « l’organe des travailleurs en général et des hommes de chantier en particulier ». Le contenu anglophone et francophone de la publication est rigoureusement le même. Les articles de propagande invitant les travailleurs à adhérer à l’OBU y côtoient les rapports provenant des camps de bûcherons ou de mineurs, les comptes rendus des différentes instances du syndicat, les nouvelles internationales, les caricatures et les articles de fond sur divers concepts politiques : action directe, grève générale, lutte de classe, révolution sociale, etc.Si le journal est produit à Montréal, la plupart des nouvelles concernent le nord de l’Ontario où la LCWIU est bien implantée, tout particulièrement dans la région de Sudbury.[…]À la fin du mois de décembre, Le Travailleur - The Worker cesse définitivement ses activités, après 16 numéros.
À la fin de parution du journal, la LCWIU était en train de rompre avec l’OBU pour s’affiler à l’Internationale syndicale rouge (Profintern).