Création de la notice : Claude Delattre

Bi 4313-suppl.

Le Quinz’-mill’

 


Parution : 1910 (avr.)




Le Quinz’-mill’
revue du Comité révolutionnaire antiparlementaire

La rémunération annuelle de 15.000 francs que ce sont octroyé les députés en 1910 a donné l’expression « Q.M. » ou « quinz’ mill’ » — synonyme de député — et à faire le bonheur des antiparlementaires.

Gérant : Jules Grandjouan.

Imprimerie spéciale du Q.M. ; 24, rue Lhomond, Paris (Ve).

Collab. :
divers illustrateurs : Eugène Delannoy, Jules Grandouan, Eugène Petit (Strix)
fragments de la chanson de Gaston Couté (« Les Électeurs »)

Comme pour les affiches, un slogan : « Lisez chaque semaine : Le Libertaire, Les Temps nouveaux, La Guerre sociale, La Vie ouvrière, La Voix du peuple ».

Éditorial du 1er numéro :

Ami lecteur,
Voici venir les élections.
Des charlatans, des bateleurs, des aigrefins, des parlementaires, en un mot, vont te faire du boniment. Ils vont te passer la main dans le dos et de la pommade dans les cheveux.
Veux-tu un bon conseil ? Envoie promener tous ces gluants personnages ! Tous, sans exception, car le meilleur ne vaut rien.
Aujourd’hui, ils t’appellent le Peuple souverain, tu es le Roi, le Lion Populaire, l’Arbitre de la Nation, la Volonté nationale et la Démocratie toute entière. Ils sont à plat ventre devant toi pour tenir que tu les envoies au Parlement.
Veux-tu que je te dise ce que tu seras dimanche soir ? Tu seras un pauvre bougre à qui on aura escroqué sa confiance, qu’on aura encore une fois dupé, berné, vendu. et qu’on aura vidé de son énergie. Car le bulletin de vote est un tueur d’énergie, puisqu’il laisse croire aux exploités que celui qu’ils ont envoyé chez les exploiteurs va s’occuper d’eux et amener un changement ! Mais il faudrait qu’il soit bien bête, celui que tu as élu, à qui tu as fourni 41 francs à manger par jour, pour démolir une société qui l’engraisse si généreusement !
 
Et c’est ce qui t’explique pourquoi tous les socialistes que tu envoies au Parlement deviennent des conservateurs féroces. Ils réprimeront, ils emprisonneront, ils tueront, dès que tu voudras un peu plus de bien-être.
Tu les a mis dans la classe des riches, ils y restent, et leur révolution est faite.
Tu t’es créé un ennemi en faisant un député. Tu as mis une barrière devant ton émancipation, et tout ça avec ton bulletin de vote !
As-tu compris enfin le danger de cette arme ?
[…e], et tu as près de toi un lien militant, garde-toi de voter pour lui.
Celui qui veut combattre pour le peuple doit rester au milieu du peuple.
 
GRANDJOUAN.

Ce premier (et seul ?) numéro se termine par un appel :

Les dessinateurs du Quinz’ Mill’ Eugène Petit, Delannoy et Grandjouan ont envisagé la possibilité de continuer la propagande après la foire, par une affiche-journal à 0 fr. 10 paraissant régulièrement.
Cette affiche, demi-colombier, en couleurs, portera au verso une série
de petits dessins en noir avec du texte. Affichée à 0,6 cent., elle peut faire de la propagande dans la rue. Conservée par les militants, elle constituera une collection artistique des plus intéressantes.
Tous ceux qui, en principe, seraient acheteurs ou abonnés de ces
affiches-journaux, sont priés d’envoyer leur nom à Delannoy, 88, avenue du Maine, Paris.

3 affiches dont 2 illustrées paraissent au nom du Comité révolutionnaire antiparlementaire (CRA), mais ne correspondent pas à ce projet.

« Le Quinz‘-mill‘ », 1e année, nº 1 (avril 1910)
Revue du Comité révolutionnaire antiparlementaire.

Au moins 3 affiches anarchistes parues sous ce nom (voir sur le site Placard).

Parutions :

  • nº 1 (1910, avr.), 4 p.