Programme présenté un « une » du premier numéro (aout 1921) :
À tous les opprimés, salut !
Le « TRAVAIL » vient à vous, amis ; il est là qui attend l’ « ahan » de tous pour préparer la Paix universelle dans un monde meilleur.Ô Travail ! source de vérité et de lumière soit, dès ce jour, notre symbole !Que par la communion étroite de nos efforts, ton éternelle loi affranchisse l’Humanité !Qu’elle soit L’Évangile de ceux qui te présentent leur vie en holocauste !Que la noblesse de ton rythme, harmonie sublime des êtres et des choses, inspire aux parias que nous sunnas le sentiment de ta Grandeur et de ta Force !Que ton geste souverain, ô Travail, abaisse vers les éternels opprimés, le flambeau rédempteur.À vous tous, exploités, salut !Que « TRAVAIL » apporte l’apaisement au tumulte de vos cœurs et de vos cerveaux.Que « TRAVAIL » rende l’Espoir à ceux qui peinent dur à la tâche et qui ploient sous le fardeau de l’injustice humaine.Que « TRAVAIL » soit le salut et la résurrection morale de ceux qui répudiant enfin leur oisiveté coupable, voudront conquérir à coups de devoirs une place à l’ombre du Droit.Que « TRAVAIL » soit le souffle libérateur qui purifiant l’atmosphère sociale stimulera votre lassitude, ô révoltés !Que « TRAVAIL » soit .pour nous, prolétaires conscients de notre sort, notre seul maître, car lui seul est le grand pacificateur.Et maintenant, amis lecteur, reprends ton burin ou ta plume et vas vers la tâche interrompue.Va puiser dans le « TRAVAIL », source infinie de forces libératrices, la jouissance du Devoir accompli, des Droits reconquis.SYNDIC.Camarades, soutenez et répandez “Travail”NOTRE PROGRAMME
Nous voulons par notre travail une vie conforme au respect de la dignité humaine. En un mot, nous voulons voir le Travail prendre la première place au Soleil.N’est-ce pas dans le Travail seul que le monde entier puise son existence ? N’est-ce pas dans le Travail que toutes les facultés de l’être humain doivent pouvoir trouver leur complète utilisation ? Il faut, dès lors, que toutes les barrières érigées comme autant d’obstacles à notre émancipation intégrale par les préjugés sociaux disparaissent :L’Autorité, représentée par les monarques, princes, législateurs, magistrats, policiers, parasites de la société, vivant de notre Travail.Cette autorité qui ne doit sa force qu’à l’ignorance des masses qu’elle gouverne est sanctionnée par des lois, et les lois elles-mêmes sont autant d’entraves à notre liberté, à notre expansion vers le bonheur.Hélas ! la loi ne crée pas le droit, elle le fige et le restreint.Le Militarisme qui embrigade chaque année des milliers de citoyens dans les casernes ; militarisme qui impose la fabrication d’armes, de munitions, d’engins destinés à semer la mort ; militarisme, menace perpétuelle de guerre, accumulant les ruines sur lesquelles s’érigent les fortunes scandaleuses des grands.Le respect de la propriété qui ordonne aux citoyens la reconnaissance comme « biens privés » les revenus illicites de l’accaparement.La liberté du commerce qui n’est que la consécration officielle d’accaparer les produits de la nature ou du labeur au seul profit de mercantis insatiables.L’Impôt sur les salaires don de flagrante injustice donné par la législature et que seuls les capitalistes, super-patriotes, à qui la guerre a profité, et donc les revenus se trouvent exonérés par leur souscription aux titres de la Restauration Nationale.« TRAVAIL » poursuivra son œuvre de vérité, de bien-être et de justice.Il défendra les opprimés de la société marâtre actuelle ;Il instruira, éduquera et s’attachera à la diffusion des idées saines ;Il défendra le système du syndicalisme fédéraliste ; la centralisation étant l’autonyme de l’autonomie syndicale.Il combattra toutes les iniquités sociales, les vautours qui maintiennent des taudis infects en permanente exploitation, les exploiteurs de toute robe et de tous poils qui vivent de l’ignorance et de la santé publique.Au public, à la grande masse des travailleurs organisés nous faisons appel à leur bonne volonté, à leur appui et le verbe sera hair.Pourquoi sommes-nous “indépendants” ?
Nous sommes « indépendants » parce que nous ne voulons point subordonner notre action syndicaliste à la politique des partis.Nous sommes « indépendants » parce que l’autonomie syndicale nous parait plus précieuse que la tutelle d’un parti politique quelconque.