Création de la notice : Claude Delattre

Bi 4271-suppl.

Démanarchie

journal libertaire


Parution : 1994-1997






Revue anarchiste anti-nationaliste et anti-souverainiste de Montréal.

Contribution suggérée : de 50 à 75 cents… Soutien : 2 piastres. Coût de production : 33 cents. (nº 1)
Contribution suggérée : de 75 cents à 1 piasse. Soutien : 2 piasses. Coût de production : 54 cennes. (volume 1, nº 1)

Tirage : 1000 à 3000 ex.

Adresse :
sans adresse au nº 0, puis : Démanarchie, Case Postale 169 succ. C, Montréal, Québec, H2L 4K1, Canada « (juste pour faire chier les nationalistes) » (vol. 1, nº 1)
puis : CP 32100, Montréal, H2L 4Y5, Canada

Le nº 2 du volume 1 (avril-mai 1994) tente un débat sur le nationalisme et dénonce Marcel Sévigny, Jean-Guy Aubé (collectif Rebelles et CDMÉ), Dimitri Roussopoulos (Black Rose Books) pour leur participation aux élections
Le nº 4 du volume 1 (printemps-début d’été 1995) accueille le fanzine Guérilla sonore.

Signatures :
Jean-Guy Aubé (collectif Rebelles en réponse à une attaque sur sa présentation à des élections), Billy the kid, Christian Brouillard, Cactus Jack, Cédé Elle, Chose, Le dernier des Granuliens, Martin Dufresne, Robert Dumaine, Errico, Frank en retenue, F.Y.J. (démissionne un temps à cause du nº 2 sur le nationalisme), Kradok, Michel, Phébus (Nicolas Phébus ?), Pierre, Poil mort, Mister Popovik/MisterPopovic/Popov/Bobovinovitch/Bozovic/Pumpernickel, Mario Tardif (collectif Rebelles), Mikhail Tsovma, …

Présentation sur les Archives révolutionnaires (vu le 1er juillet 2022) :

Démanarchie est un journal anarchiste basé à Montréal et ayant de forts liens à Québec. Il est actif de février 1994 à juin [novembre] 1997. Il se situe, idéologiquement et esthétiquement, dans la mouvance anarcho-punk, telle qu’ont pu la théoriser et la vivre les anarchistes britanniques de Crass ou de Subhumans. Le journal est le principal organe de diffusion des idées radicales (libertaires et anarchistes) au Québec au milieu des années 1990, alors que le milieu anarchiste recoupe en partie la scène punk. Ce journal, et son successeur officieux Le Trouble, participeront à la construction du réseau libertaire de la province.

Voir aussi :
Cyr, Marc-André. — La Presse anarchiste au Québec, 1976-2001 / préf. Michel Nestor ; postf. Francis Dupuis-Déri (« Idées noires : les anarchistes et leurs journaux au Québec, 2000-2006 »). — Montréal : éditions Rouge et Noir, 2006. — 222 p.

Dans le nº 0 (février-mars 1994), p. 15 :

Quossé çà Démanarchie ?
Démanarchie vient du mot grec demos qui veut dire peuple et du mot anarkhia qui veut dire absence de Kommandement. En somme, cela veut dire : le peuple seul, sans dirigeant.
C’est un journal que des jeunes avaient décider de fonder suite à la dissolution (temporaire) de Rebelles.
De plus, on pouvait constater le manque évident de publications anarchisantes au Québec et le manque de dynamique révolutionnaire. Depuis, la situation semble avoir changé puisqu’on voit apparaître un peu partout des initiatives libertaires : Hors d’ordre (bulletin de réflexion), Et… Basta ! [Hé… basta !] (fanzine), Rebelles (ressuscité), Les Brigades Noires (ressuscitées aussi), Le Temps Fou (qui lui aussi copie Jésus) et l’Autonomous Octopus (centre communautaire). Il ne manque que vous !
Pour se définir rapidement, on est anti-autoritaire, anti-capitaliste, libertaire, contre toute forme d’oppression, pro-écologie sociale, etc. Celles et ceux qui veulent en savoir plus avaient juste à être là à nos débats, ou ben vous avez juste à nous demander notre plate-forme dans un des nombreux (je l’espère) lancements futurs.
Enfin, c’est pas pour vous écœurer, mais y’a rien de ce qu’on a écrit dans ce carré-là qu’y’est vrai. Pis bravo si vous avez lu jusqu’au bout, parce que nous on l’a pas écrit jusqu’au bout.

Et l’éditorial du même numéro :

Un nouveau journal ?
 
Enfin quelque chose de différent. On reconnaît que présentement tout le mouvement militant est à plat, mais on s’aperçoit aussi que de plus en plus les gens protestent. Il y a donc une possibilité de pouvoir repartir un grand mouvement de masse. C’est pourquoi nous proposons le projet de Démanarchie. On veut un mouvement pour se sortir de la marde. On est totalement écœuré-e-s des promesses de tous et chacun qui nous vendent des solutions dont on ne voit pas l’aboutissement. Nous avons donc pris nos responsabilités et proposons maintenant (comme tant d’autres avant nous) une alternative libertaire et anarchiste à la marde ambiante. Donc, on veut agir, pas juste parler : le communisme de salon ou de bar, le « punkisme » poseur où les gens se teignent les cheveux en bleu juste pour l’image, la critique des partis dits « socialiste » ou « anarchiste », on en veut pas. On veut que ça bouge et le présent journal aimerait y être pour quelque chose.
 
Présentement, nous ne nions pas les actions qui se font, nous les encourageons, mais nous avons besoin d’un espace pour faire le lien entres elles, d’un médium qui ne fera pas seulement une analyse politique, qui incitera les gens à faire leur propre politique. On ne veut pas imposer un mouvement ou une idée non plus : on veut seulement que les autres sachent qu’ils ne sont pas les seul-e-s à penser de même. On veut encourager les gens et que tous-tes celles et ceux qui croient au même idéal que nous puissent avoir leur mot à dire dans le journal. On veut aussi informer celles et ceux qui ne connaissent pas notre point de vue — ou qui ne le partagent pas — sur ce que nous faisons et pensons sur certains sujets, On veut offrir une alternative aux médias culturels par une section réservée à cet effet.
 
Mais surtout, on veut dénoncer tout ce que l’on trouve mauvais dans la société. En commençant par le capitalisme, mais aussi, et c’est tout aussi important, ce qui est la source du capitalisme et de tous les problèmes : la domination de l’humain par l’humain. On veut aussi contester le spectacle que les médias et les « big boss » nous offrent pour nous endormir et nous faire croire que nous sommes libres.
 
Nous constatons présentement qu’un mouvement populaire politique et culturel s’amorce ici à Montréal : il y a un centre communautaire anarchiste qui se forme sur le Plateau, il y a une tentative de repartir les Brigades Noires, il y a aussi un projet d’achat d’une presse qui servira à la diffusion de matériel anarchiste ou progressiste, il y a une autre idée, de commune anarchiste, sans compter le grand projet de quartier anarchiste (exposé dans un article de ce numéro). De plus, nous incitons à ce que cela ne se fasse pas seulement à Montréal, mais aussi à Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières, Chicoutimi, etc.
 
En somme, nous ne voulons pas seulement être un journal qui tentera de donner son opinion sur les quelques sujets de l’heure : on veut faire partie à part entière d’un mouvement vaste et populaire qui nous permettra de nous en sortir et de faire valoir enfin nos opinions. Nous voulons enfin que toutes et tous soyez partie intégrante du mouvement culturel et social de lutte et de contestation qui peut s’amorcer très bientôt.
 
Salutations libertaires,
Le collectif Démanarchie.

Au moins 1 affiche anarchiste parue sous ce nom (voir sur le site Placard).

Parutions :

  • nº 0 (1994, févr.-mars), 16 p.
  • Volume 1
  • nº 1 (1994, avr.-mai)
  • nº 2 (1994, automne), 36 p. — « cahier spécial nationalisme » en pages centrales
  • nº 3 (1994-1995, hiver)
  • nº 4 (1995, printemps-début d’été) ; inclus, p. 31-38 Guérilla sonore, vol. 2, nº 1 (1995, mai)
  • nº 5 (1995, automne)
  • Démanarchie express, nº spécial (1996, 18-20 mars)
  • Volume 2
  • nº 1 (1995-déc.-1996, janv.)
  • nº 2 (1996, févr.-mars)
  • nº 3
  • nº 4 (1996, juin-juil.)
  • nº 5 (1996, aout-sept.)
  • … ?
  • Volume 3
  • nº 1 (1996, déc.)
  • nº 2 (1997, févr.-mars)
  • nº 3 (1997, avr.-mai)
  • nº 4 (1997, juin)
  • nº 5 (1997, juil.)
  • nº 6 (1997, sept.-oct.)
  • nº 7 (1997, nov.)