Noir est édité par l’Alliance libertaire asbl
Rue de l’Ascension, 41, 1030 Bruxelles
ou
Rre de Pologne, 4 à 1060 Bruxelles ?

Éd. resp. : Alfred Lepape ?

Le nº 0 est présenté p. 9 d’Alternative libertaire nº 81 (été 1986) :

Un nouveau journal anarchiste vient de naître. C’est toujours une bonne nouvelle. Humeurs, c’est non nom, se veut mensuel de critique sur l’information quotidienne. Au sommaire de ce premier numéro , outre l’éditorial que nous reproduisons ci-dessous, des articles sur les dernières mesures gouvernementales, la grève des mineurs du Limbourg, l’ « opposition » socialiste, des considérations sur l’étatisme et une rubrique antimilitariste. Longue vie à Humeurs. Nous espérons qu’il vous permettra de compléter votre réflexion. Humeurs est édité par un collectif de l’Alliance libertaire, 34, rue de Pologne à 1060 Bruxelles, abonnement 400 F pour un an au compte 066-2075450-65.

 

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HUMEURS est né de la volonté de faire vivre un organe de presse anarchiste dont l’absence dans la réalité contemporaine se faisait à nos yeux cruellement sentir. Un organe de presse qui ne se contente. ni à l’instar d’Alternative Libertaire d’une contestation ponctuelle par manque d’une vision révolutionnaire globale. ni à l’instar de Raïa d’oublier peut-être que l’Anarchie a d’autres alternatives a proposer que celle d’un sous-marxisme, mais de défendre dans les conflits sociaux actuels et dans les affrontements avec le pouvoir et l’État une position révolutionnaire sans équivoque qui sera à la fois le résultat d’un besoin et l’expression de l’idée anarchiste.

Le rôle de la presse libertaire est de favoriser le développement de l’activité théorique et pratique anarchiste. Pour ce faire Humeurs se veut un organe d’information : de réflexion anarchiste et de liaison.

Informer, c’est non seulement, pour Humeurs, témoigner des conflits sociaux, mais aussi :

- dénoncer les causes des conflits et soutenir toute lutte pour la liberté ainsi que toute lutte poli-tique contre le pouvoir et l’État, et toute lutte économique contre la classe des privilégiés ;

- dénoncer les mécanismes du pouvoir et de l’État ainsi que le rôle des institutions dans l’oppression et la répression ;

- informer des expérimentations et des résultats pratiques des réalisations des idées libertaires ;

- témoigner de toute vie ou expression de la pensée libertaire dans les domaines les plus divers (politiques, socio-économiques, scientifiques et artistiques).

Humeurs se veut aussi un organe de formation et de réflexion anarchiste. Si nous soutenons toute révolte spontanée (grèves sauvages, actes d’insoumission, actions directes,…), cela ne signifie pas pour autant que nous croyons en une révolution générale spontanée. Or, dispersé et désorganisé, le mouvement anarchiste n’a aucune influence sur la vie sociale et politique actuelle. Admettons-le, si le désir dune société libertaire existe ainsi que l’esprit de révolte, l’existence ou du moins l’expression pratique d’un esprit révolutionnaire anarchiste en Belgique… c’est nul. L’absence d’un organe presse libertaire permettant le développement — voire la réactualisation — des idées libertaires, même dans des débats contradictoires, est sans conteste en partie responsable de cette lacune.

Aussi Humeurs souhaite-t-il développer les idées, les réflexions et les interrogations qui permettraient aux anarchistes de mieux définir leurs positions politiques actuelles ( toutes tendances), ensuite de mieux déterminer les moyens et les buts de la lutte anarchiste, et enfin toute réflexion ou proposition qui favoriserait le développement et la propagation de l’idéal libertaire.

À défaut d’organisation et de coordination, la presse libertaire doit être le lien, le terrain de communication entre les personnes et les groupes luttant pour une société libertaire.

EVY