Création de la notice : Claude Delattre

Bi 2217-suppl.

L’Égalité sociale

organe de tous les partis socialistes révolutionnaires


Parution : 1887-1888




Présentation :
Imprimé. - 4 pages. - 5 colonnes. - 10 c. de le nº - hebdomadaire
nº 1 (18 décembre 1887)
nº 8 (19 février 1888)
dernier numéro en mars 1888 ? [1]

Responsables :
Rédaction et administration : 45, rue Thomassin, Lyon
Secrétariat : Louis Payan (guesdiste)
Imprimerie Pastel, petite rue de Cuire, 10, Lyon (nº 1)
Imprimerie nouvelle, rue Ferrandière, 52 , Lyon(nº 2, 4, 5)
Gérant : H. Delange

Comité de rédaction :

  • Parti ouvrier : Bessy-Placet, Victor Cocholat, Gabriel Farjat, Charles Labrosse (nº 1), A. Rogelet (nº 2), Letourneur (nº 4 et 5)
  • Anarchistes : Joseph Bernard(nº 1), J. Grenard (nº 2 à 5), A. Delon, H. Ramé, A. Monier [Augustin Monier ?]
  • Comité révolutionnaire central : A. Bonard (député blanquiste boulangiste [2]), Ad. Farjat, J. Michel, Ch. Prégaldin
  • Socialistes indépendants : Léonce Drevet, M. Glisel, Nora, Palestro (nº 1, 2), Condom (nº 4 et 5 ; plusieurs des frères Condom seraient anarchistes [3])

Collaborateurs :
Un Anarcho, un Antipropriétaire, Bessy-Placet, A. Bonard, Brulat, Maurice Charton, les Conscrits révolutionnaires de France, un Curieux, A. Delon, Gabriel Deville (Parti ouvrier), Léonce Drevet [aussi Dravet], Le Droit anarchique, Dru… [ Drugnoe ?, illisible], Durgnat, J. Grenard, Groupe des révolutionnaires indépendants, Adrien Farjat (blanquiste, frère du guesdiste Gabriel), Gabriel Farjat, Haris, L. Héritier, Louis Labrosse (guesdiste, « n’a rien de commun avec le renégat Labrosse, dit Le Blond, du tissage mécanique » [Charles ?]) Paul Lafargue, Maret (ou le député Henri Maret ?), Joseph Micheb, Miel, A. Monier, P.-Louis Monthagnardt, L. Nataf, J.-B. Nicoud, Nora, L. P. (et Helpé), Perron (Benjamin Perronin, indépendant puis guesdiste), Pétrus, F. Picornot (blanquiste), R. Ponsard (poème tiré de Les Échos du Nord, 1884), Ernest Pottier (guesdiste de Seclin et Roubaix ?), Ch. Prégaldin, A. Rogelet, Eugène Sue, Henri Taillle, Henri Taillefer, …

Observations :
Citations de Marat, Blanqui, Friedrich Engels, Camille Desmoulins
Article sur Cyvoct (« notre ancien compagnon de lutte… ») par J.B. [Joseph Bernard probablement] dans le nº 1
Portrait de Blanqui en Une du nº 2 pour l’anniversaire de sa mort
Quelques publicités commerciales ou pour la presse (Le Révolté entre autres, mais seul organe anarchiste cité ?)
Le titre semble dominé par les guesdistes du POF.

Archives :
Mundaneum (Mons) :
2e année, nº 5 (dimanche 13 janvier 1888)

Bibliothèque municipale de Lyon :
1re année, nº 1 (dimanche 18 décembre 1887) — 1re année, nº 2 (dimanche 25 décembre 1887) — 2e année, nº 4 (dimanche 8 janvier 1888) — 2e année, nº 5 (dimanche 15 janvier 1888) [l’exemplaire du Mundaneum est imprimé — par erreur — 13 janvier et non 15 janvier !]

L’Égalité sociale, 2e année, nº 5 (dimanche 13 janvier 1888)

Éditorial du 1er numéro :

Aux Travailleurs

Ce journal, crée arec les gros sous ouvriers, s’adresse aux travailleurs.
Ses fondateurs, représentants des diverses fractions du Prolétariat militant, sont socialistes et révolutionnaires.
Socialistes : Parce qu’ils croient une transformation sociale indispensable.
Révolutionnaires : Parce qu’ils sentent la nécessité de l’emploi de la force pour opérer cette transformation.
Ils ont un ennemi commun, des intérêts conformes ; mais leurs théories sont contradictoires, leurs tactiques différentes.
Malgré cela, ils s’unissent !
Cette union n’est pas une tentative de fusion d’éléments divers, encore moins essai de synthèse des idées ; mais une coalition destinée à augmenter la puissance de l’effort de chacun.
Nous pensons que lorsque le but général poursuivi est identique, la diversité des façons de procéder n’est pas un obstacle insurmontable à une entente qui sera indispensable le jour proche de la bataille ; cette entente s’est établie pour la fondation de cet organe, croyant profitable à la cause que nous servons, de prévoir et de prévenir le moment où la bourgeoisie nous sachant irrémédiablement divisés, nous acculerait, réconciliés mais vaincus, derrière notre dernier tas de pavés.
Les groupes et les hommes qui participent à cette alliance n’ont eu à se faire aucune concession ; les programmes spéciaux des alliés restent intacts, tous combattent côte à côte, mais chacun se réservant de ses armes préférées.
Il ne s’agit donc, dans l’espèce, ni de mélange, ni de confusion, mais d’une concentration de l’armée révolutionnaire, dont les différentes divisions, fanions particuliers fièrement déployés, viennent, face à l’ennemi, se ranger en bataille sous les plis écarlates du drapeau commun sur lequel nous inscrivons ces deux mots de ralliement qui seront aussi notre cri de guerre

Égalité sociale

La diversité de nos théories, loin de gêner notre propagande, nous permettra de promener la charrue socialiste dans tous les sens du vaste champ prolétarien, déracinant les préjugés, remuant les idées, préparant et puissançant ainsi germination émancipatrice.
De même, que pointeurs de la même batterie révolutionnaire, la différence de nos tactiques nous permettra de tirer et de démanteler les différents points de la citadelle bourgeoise augmentant ainsi le nombre des brèches par où s’engouffrera l’impétueux flot populaire le jour de l’assaut suprême.
Mais pour combattre il faut des munitions. À nos camarades de labeurs et de misère de nous les fournir ; qu’ils nous secondent dans notre œuvre ; qu’ils fassent pénétrer notre organe — qui est le leur — de partout où se trouvent des exploités, des malheureux, des ouvriers ; en un mot, qu’ils fassent que chaque numéro de notre feuille soit un coup de clairon dont les vibrations se répercutent d’atelier en atelier, d’usine en usine, pénètrent jusque dans les taudis malsains des affamés, réveillent les énergies, secouent les torpeurs, galvanisent les indifférences et amènent chaque semaine des combattants nouveaux à la Révolution.
Soutenus par ceux qui ont intérêt à le faire, nous promettons que malgré tous les obstacles que l’ennemi pourrait accumuler sur nos pas, nous mènerons la lutte sans découragement et sans faiblesse jusqu’au jour où le Prolétariat affranchi, l’Égalité sociale proclamée, nous verrons le titre de notre journal incrusté d’une façon indélébile au frontispice du nouvel édifice social, à la construction duquel nous aurons la satisfaction d’avoir participé dans la mesure de nos faibles moyens.

La rédaction

Parutions :

  • nº 1 (1887, 18 déc.)
  • nº 2 (1887, 25 déc.)
  • nº 3
  • nº 4 (1888, 8 janv.)
  • nº 5 (1888, 15 janv.) [15 janv. sur l’exemplaire de la BM de Lyon, 13 janv. sur l’exemplaire du Mundaneum !]
  • nº 6
  • nº 7
  • nº 8 (1888, 18 févr.)
  • … (1888, mars) ?

Notes

[1À la séance du 9 février 1888 du conseil local lyonnais de la Fédération des syndicats ouvriers, Perronin annonce que L’Égalité sociale disparait pour un certain laps de temps. Marcel Massard, p. 115 d’Histoire du mouvement anarchiste à Lyon, 1880-1894, confirme à peu près : « L’Égalité sociale semble avoir paru régulièrement d’octobre 1887 à mars 1888 », mais il n’a lu aucun numéro du journal et se trompe sur la date du 1er (source Dominique Petit).

[2Gallet, Laurent. Machinations et artifices : Antoine Cyvoct et l’attentat de Bellecour, Lyon 1882. ACL, 2015.

[3Gallet, Laurent. Machinations et artifices : Antoine Cyvoct et l’attentat de Bellecour, Lyon 1882. ACL, 2015.