Présentation dans le nº 1 :
En guise d’édito et de bulletin de naissance
Avec le nº 67 (« Le CAP c’est fini ») en avril 80, la Comité d’Action des prisonniers fermait la porte et de dissolvait.
Après cette dissolution officielle, un article était paru dans « Sandwich [1] », article annonçant la création du COPEL (Collectif Prisonnier(e)s En Lutte).
Ce texte disait :
« En février 80 une réunion nationale du CAP s’est tenue. Encore aurait-il fallu que nous, prisonniers et prisonnières, puissions y être entendus. n’étions-nous pas l’essentiel du CAP ? Alors cette réunion des 16 et 17 février nous nous en foutons. Nous nous en foutons d’autant plus aisément […]
[…]
Ainsi camarades, compagnons, compagnes, taulards et taulardes, si vous vous reconnaissez dans les combats à venir du CAP qui continue par les prisonniers en lutte, écrivez-nous et nous reprendrons la responsabilité du Comité d’Action des Prisonniers qu’on essaie de nier aujourd’hui. Il faut manifester, apporter le fait de votre présence, de vos projets, de vos choix. Ce n’est qu’ainsi que nous recréerons un CAP dans lequel nous nous reconnaîtrons. Il faut redevenir l’organe de lutte de chaque prisonnier. Il faut être présent dans tous les combats et prouver que nous existons et que nous n’acceptons pas d’être “cons, égoïstes ou incapables d’avoir une vie objective”. Cet appel aux prisonniers et prisonnières est le premier acte d’une lutte solidaire ».
C’est ainsi que ce terminait cet appel pour une re-naissance d’un CAP dans lequel nous pourrions nous reconnaître.
Dans un premier temps nous avons pris le nom de « COPEL », puis, nous avons décidé de recréer officiellement le CAP, Comité d’action des prisonnier(e)s. Les statuts du CAP ont été déposés à la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie le 17 juin 1981 et ont été enregistrés sous le numéro 1078. Nous vous enverrons ces statuts sur simple demande (joindre un timbre à 1,40 F pour frais d’expédition).
Pour le moment, un bureau provisoire a été constitué. En septembre prochain une assemblée générale sera convoquée et il sera procédé à la désignation d’un conseil d’administration.
Pour nous, l’ « état de grâce » du passage du « Pouvoir » de la « Droite » à la « Gauche » ne change pas grand chose si ce n’est que ce journal de sera, peut-être, pas « interdit » dans les prisons ! Si une interdiction devait se produire, nous userons de moyens légaux pour la supprimer. Contrairement à l’ancien CAP nous ne refusons pas a priori cette forme d’action même si cela doit faire l’objet de discussions entre nous.
[…] Nous sommes également conscient de la nécessité pour tout « Pouvoir » d’avoir des prisons à sa disposition et de notre impossibilité de supprimer les prisons sur le champ, mais nous nous y employerons.
Le but principal étant défini, il reste à déterminer les moyens qui permettront de progresser le plus efficacement possible vers cette suppression de toutes les prisons. Avec ce journal, un moyen de dénonciation des at[xx ?], de l’incohérence, de l’inutilité des prisons vous est donné. À vous d’en user.
Prisons n’appartient à aucun parti, il ne dispose d’aucune source financière, d’aucun moyen matériel autres que ceux que vous lui apporterez. Ce premier numéro n’a pu être réalisé qu’avec le peu dont nous disposions, de manière rudimentaire. Nous espérons pouvoir faire mieux pour le prochain !
« Le CAP est mort, vive le CAP. » (Jacques Lesage de La Haye, dernier nº du CAP).
Ce nouveau CAP — dont le siège de déclaration est 56 bis, rue Léo-Lagrange, 78130 Les Mureaux — est complètement absent du livre de de Christophe Soulié Liberté sur paroles : contribution à l’histoire du Comité d’Action des Prisonniers (Bordeaux : Analis, 1995). L’une des rares sources disponibles est un article de Christian Mahieux « Le Comité d’action des prisonniers et ses suites » paru dans un numéro consacré à la prison de la revue Les Utopiques (nº 18, hiver [2020-]2021) de l’Union syndicale Solidaires.
Maurice Locquin est président d’honneur.
Collab. et signatures :
Anne, Jacques Bardelli, Charles Bauer, Yves Bellec, Comité intérieur des détenus de Fresnes (CID), Coordination syndicale pénale (CoSyPe), Daniel Delafond, Emmanuel Dessy, Sylviane Frtiz, Renée Gindrat-Bauer, Christian Giraud, Roger Knobelspiess (article repris de ?), Alain Lacote, Marc Laimé (article de Libération), Christian Landaeur, Maurice Locquin, M.M., D. Mannarino (avocat), J.-P. Mercier, Mino, Claudine Paillette, Robert Paquien, Louis Perego, Victor Rabineau, C. Reymondon, E. Schneider (avocat), Joseph Signolo, Y. T., un du CAP, …
« Prisons ne publiera aucun texte anonyme. Par contre si vous demandez à ce que votre nom ne figure pas dans le journal, bien que le mentionnant dans votre envoi, votre demande sera respectée.«
Pour la nouvelle série :
Ariane, Louis B., Philippe Bernardet (GIA), M. C., Cécile, Félix Chardot, Pascal Courty, Daniel F., Jacques Faidherbe, Pierre Ferrand, Raymond Grandin, Patrick Hackel, prof. P. Huguenard, Jacques Hyver, Jean-Claude, Kiki, Klein, Pierre L., Patrick Labays, Georges Lair, Frédéric Landrieux, Yvonne Le Quéré, Thierry Maleville (avocat), Claude Manceron, J.-P. Mari (Sud Radio), André Martin, Minerve (collectif), Germaine Mirval, François Morettes (avocat), Odile, Claudine Paillette, J. F. Picot, Michel Poupard, Jacques Robert, Arlette Samba, Hervé Samba, Claude Sigala, …
Un « Projet de constitution d’un syndicat des prisonniers et prisonnières » est paru dans le nº 4 (oct. 1981) depuis la maison d’arrêt Saint-Paul à Lyon.
Les pages peuvent comporter quelques règlements de compte avec d’autres organisations (GMP, CAP-J) ou prisonniers et ex-prisonniers.
Parutions :
- sous-titre : « journal du comité d’action des prisonnier(e)s » :
- nº 1 (1981, juil.), 500 ex.
- nº 2 (1981, aout), 500 ex.
- nº 3 (1981, sept.), 500 ex.
- nº 3 bis (1981, sept.) — « Spécial : “Affaire Locquin” »
- nº 4 (1981, oct.), 1000 ex.
- nº 5 (1981, nov.-déc.-1982, janv.), 1000 ex.
- sous-titre : « mensuel d’expression des enfermés » :
- nº 6 ([1982], mai-juin), 200 ex.
- nº 7 ([1982], juil.-aout), 600 ex.
- — [nouvelle maquette]
- nº 8 (1982, sept.), 16 p., 1000 ex.
- nº 9 (1982, oct.), 16 p., 1000 ex.
- nº 10 (1982, nov.), 16 p., 1000 ex.
- nº 11-12 (1982, déc.-1983, janv.), 32 p., 1000 ex.
- nº 13 (1983, févr.), 16 p., 1000 ex.
- nº 14 (1983, mars), 16 p., 1000 ex.
- nº 15 (1983, avr.), 16 p., 1000 ex.
- hors série (1984, mars) « Psychiatrie & judiciaire au service de l’injustice », 16 p., 1000 ex.
- tract [fin 1984] « Justice : l’enfer du Nord » [Jean-Pierre Mouille]