La Science populaire, paraissant tous les huit jours

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Réd. : [P. Schlébach] place des Récollets (cour Sauvage, 43), Verviers

Pas de signatures. Des critiques ou recensions positives (A. Claris) ou non (M.G. Tiberghien, Mouls, Opsomer), des poèmes (Florian, Robert Luzarche), feuilletons (Deux tableaux de la vie réelle, Le Religieuse de Diderot), des compte-rendus de conférences o u meetings …
Parution des circulaires du Conseil général de l’AIT (New York) et de la Fédération jurassienne (nº 9).

La notice de Victor Dave dans le Maitron signale : « À Verviers, il anime, avec Pierre Fluche, l’éphémère périodique, Science populaire, qui paraît de septembre 1872 à mars 1873. Conçu comme un complément au Mirabeau, ce journal compte Bakounine et Benoît Malon parmi ses correspondants. Un compte-rendu du Capital de Karl Marx y est également publié. [1] »

Impr. de L. Maréchal (Verviers) puis de E. Coulard (Verviers).

Les diffuseurs (au nº 5) : P. Schlébach, Ledent et B. Lallemand (Verviers), G. Gerombou (Ensival), Kelledenich (Dison), Picray (Pépinster), L. Verrycken (Bruxelles).

Une longues « Raison d’être » parait en début du 1er numéro (27 octobre 1872) dont nous donnons ici un paragraphe :

[…]

C’est ici le lieu de dire ce que nous entendons faire, en publiant ce petit journal modeste et populaire. On pourrait nous dire que paraissant a Verviers, il fera double emploi avec le vaillant organe de la fédération du

bassin de la Vesdre, le Mirabeau, Que le lecteur se détrompe. Le Mirabeau est un Journal officiel au service de l’Association intemationa1e des travailleurs ; il est le lien intellectuel entre toutes les sections, et il s’occupe avant tout des besoins actuels de la lutte prolétarienne ; il est organise de façon a servir, au jour de la liquidation, de recueil des griefs ouvriers ; il constitue, en un mot, les cahiers du travail du bassin de la Vesdre. Notre journal, au contraire, est une œuvre toute spontanée et toute personnelle, destinée à porter, surtout dans la famille du travailleur, les éléments de la science théorique, ce que le Mirabeau, par suite de sa nature spéciale, n’a pas toujours 1e temps de faire. II existe peu de livres encore, soit dans le domaine des sciences proprement dites, soit dans celui de l’histoire, de la morale, de la littérature, que le travailleur puisse donner a lire, aux rares heures de loisir, a sa femme ou a : ses enfants ; et puis les bons livres, en général, ne sont pas

à la portée de toutes les bourses. Nous voudrions obvier à cet obstacle, dans la mesure de nos moyens, en vulgarisant autant que possible, les doctrines et les résultats de la véritable science, celle qui n’admet ni réticence ni sophistication. Nous servirons la Révolution sociale, au triple, point de vue religieux, politique et économique ; au point de vue religieux, en prouvant que toutes les religions, étant des manifestations de l’esprit humain dans l’enfance des sociétés, doivent faire place à l’heure présente aux seuls enseignements de la science ; au point de vue de la politique, en démontrant que les principes sur lesquels celle-ci s’appuie, étant au même titre que la religion, une émanation de l’Absolu, elle doit disparaitre progressivement, en faisant place au principe humain d’an-archie ; au point de vue économique, en établissant clairement que les antagonismes et les contradictions de l’économie bourgeoise, étant insolubles, il n’y a de salut pour la Société que dans le socialisme, seul capable de réaliser la Justice, but suprême de tous nos efforts.

[…]