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BIA_ / BIAM (Bureau international antimilitariste)

 

(1921-....)


Créé en 1921, à La Haye, le Bureau international antimilitariste (BIAM) présidé par Barthelemy De Ligt (Utrecht) et dont un secrétaire a été J. Giesen, était une poursuite de l’AIA (Association internationale antimilitariste) [1].
Autres personnes actives : L.-J. Bot, Albert De Jong, Fritz Kater, J. Harinck, E. Armand.

Un résumé de sa création est paru dans Le Libertaire du 22 septembre 1922 [2].



Nom cité dans :

Notes

[1Plusieurs organismes membres du bureau en portent toujours le nom.

[2L’Action Antimilitariste
III : Origines & travail du Bureau international antimilitariste

À la demande de plusieurs camarades français, nous donnons ici un exposé très court de la composition et des méthodes du Bureau international antimilitariste.

Au bureau, sont affiliées, les organisations suivantes : Allemagne, Association internationale antimilitariste, Union libre des ouvriers « Freie Arbeiter Union » (c’est-à-dire l’organisation nationale des syndicalistes allemands), la Fédération des anarchistes-communistes, la Ligue des opposants contre le service militaire, l’Union des femmes anarchistes à Cologne-Klettonberg, Anarchistes de Mannheim ;
Autriche : Ligue des socialistes-anarchistes, Ligue des opposants contre le service militaire ;
Belgique : Association internationale antimilitariste ;
Danemark : Association internationale antimilitariste ;
Espagne : Fédération des groupes anarchistes dans la province basque ;
France : Association internationale antimilitariste, Anarchistes de Roubaix, Ligue des femmes contre la guerre, Jeunesse syndicaliste ;
Hollande : Anarchiste, Syndicalistes (en partie). Femmes, Jeunesses communistes-anarchistes. libres penseurs, etc. ;
Norvège : Parti néo-socialiste ;
Suède : Parti néo-socialiste ;
Suisse : Ligue de groupes libres suisses, socialistes chrétiens.

Les organisations antimilitaristes révolutionnaires de chaque pays sont complètement libres quant à la manière dont elles veulent mettre en pratique les principes exprimés dans la déclaration de principes.

La coopération est d’un caractère fédératif.

Au congrès, on a exprimé le souhait que toutes les organisations antimilitaristes révolutionnaires qui se trouvent dans un certain pays, s’unissent dans un bureau national, qui travaillerait, autant que possible, en accord avec le Bureau international.

Le Bureau international antimilitariste (BIAM) est composé d’au moins un membre de chaque pays où il existe des organisations affiliées.

Ce bureau désigne pour un certain temps, un certain pays, où le comité exécutif sera domicilié. Le congrès désigna les Pays-Bas.

Le comité exécutif n’a pas de pouvoir dirigeant.Il fait la correspondance, recueille des données, envoie des communications à la presse, étudie autant que possible les relations politiques et économiques internationales, avertit internationalement en cas de danger de guerre immédiate, incite, en temps extraordinairement critiques des camarades qui sont en conflit, à agir dans le sens de la déclaration de principes, et stimule ensuite par tous les moyens, ce qui est fixé dans le programme et ce qui est accepté comme moyen de lutte.

Ainsi, à propos des monstruosités dans la partie occupée de l’Allemagne, l’intervention armée en Russie soviétique, la conférence de Washington. etc., différents manifestes furent envoyés dans le monde afin de démasquer les manœuvres de la bourgeoisie et exciter les camarades à la lutte conséquente.

Tous les 6 mois, le BIAM envoyait des communications internationales dans lesquelles une revue fut donnée des nouvelles antimilitaristes dans les cinq parties du monde. À l’action pour la libération de Sacco et Vanzetti, Fort et Concepcion, Boldrini et Ghezzi, le comité exécutif y prit part énergiquement, tandis que spécialement la terreur féroce en Espagne fut combattue. Le comité prit l’initiative d’action internationale contre les persécutions de révolutionnaires en Roumanie. Il soutint moralement les ouvriers allemands qui se refusaient à vouloir faire des munitions, etc.

Un délégué du BIAM fut présent au congrès international anarchiste de Berlin, décembre 1921, et accentua la nécessité de combattre aussi le militarisme parmi les révolutionnaires, le militarisme a pénétré aussi bien la Russie des Soviets que spirituellement la IIIe Internationale.

Voici la résolution adoptée :
« Le Congrès international anarchiste siégeant à Berlin, en décembre 1921, attire l’attention des travailleurs sur les tentatives douteuses des gouvernements bourgeois faisant semblant de désarmer et d’instituer un ordre plus raisonnable dans les rapports internationaux, économiques et politiques.
« Pendant que les représentants des États capitalistes discutent à Washington au sujet du désarmement général, les hommes de science, ingénieurs et chimistes, enfermés dans leurs laboratoires, sont en train de perfectionner les engins de destruction existants et d’y ajouter de nouveaux, plus terribles encore.
« Mais ce ne sont pas seulement les rapports des grandes puissances entre elles qui fournissent de grands sujets d inquiétudes, c’est encore l’opposition entre les races de couleurs et leurs exploiteurs blancs qui s’accroît de jour en jour.
« La bourgeoisie s’efforce dans chaque pays à prendre les mesures nécessaires pour réprimer la révolution chez elle, et pour s’entraider par delà les frontières, au cas où le besoin s’en ferait sentir. Tout : cela montre clairement que nous traversons ; une époque des plus réactionnaires.
« Les dangers qui menacent le monde ne résultent pas seulement de l’activité militariste de ceux qui sont à la tête de la société bourgeoise, mais encore à la passivité des grandes masses populaires.
« Le congrès invite tous les camarades à faire une large propagande antimilitariste sur le p !an international et d’agir avec énergie dans l’esprit même de la résolution adoptée par le congrès international de La Haye. Il est nécessaire de se servir de toutes les armes antimilitaristes : refus de servir en masse, cessation de la fabrication du maternel militaire, grève générale en cas de guerre
« En outre, le congrès exprime ses sympathies les plus vives aux camarades de tous pays qui ont refusé le service militaire. Ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué d’une façon quelconque à saper la discipline de l’armée.
« Par suite de la guerre mondiale et des méthodes dictatoriales, essentiellement bourgeoises, que la révolution a employées dès 1917, les masses prolétariennes se trouvent pénétrées de l’esprit militarisée. En partait accord avec la déclaration de Karl Marx, à savoir qu’une révolution intérieure des esprits doit précéder la révolution sociale, le congrès invite les ouvriers à agir, non seulement en vue d une révolution des conditions extérieures, mais encore directement sur les esprits ».

Dans les communications d’août 1921, une revue détaillée fut donnée de la littérature mondiale pour ce qui regarde les menaces d’une guerre nouvelle.

Les communications envoyées par le BIAM sont acceptées de plus en plus dans la presse internationale. En Autriche Erkenntnis und Befrevung, en Suède Brand, en Allemagne Die Waffen nieder, Der Syndicalist, en Hollande De Wapens neder, Del Bouwvak, De Metaaiarbeider, et toute la presse révolutionnaire libertaire acceptent régulièrement nos communications. En Danemark, Belgique. France, Italie, Australie, Mexique on publie de plus en plus également ce qui sort de notre bureau.

Ceci est une occasion pour un contact toujours croissant. Ainsi le comité exécutif, en. donnant l’occasion au professeur chinois Kiang Kang Hu de parler aux syndicalistes à Rotterdam, avait un entretien très intéressant avec ce promoteur de la révolution en Chine et raffermit les liens entre les militants de l’Ouest et de l’Est. Avec l’Angleterre et l’Australie nous venons également chaque fois en rapport plus direct. Ce mois-ci, venait de Hollande A. Fenner Brockway. qui a été deux années et demie en prison pendant la guerre. Sa femme, qui donnait l’exemple pour la résistance organisée des refuseurs de service militaire en Angleterre, l’accompagnait.

Plusieurs membres du comité exécutif ont visité la Belgique, l’Allemagne, la France, l’Autriche et la Finlande.

Ainsi notre travail va croissant. Si l’on pense que le Bureau international antimilitariste n’existait pas encore i ! y a un an et demi, on avouera qu’il fait un travail important et qu’il remplit une fonction utile.

Ceci apparut à nouveau par les démonstrations contre la guerre, qui cette année-ci furent tenues dans plusieurs pays afin de commémorer la grande faute et pour nous rappeler que nous ne devrions plus jamais y tomber.

De notre côté nous avons fait tout ce que nous pouvions, dans ces démonstrations afin de convertir le sentiment instinctif d’horreur contre la guerre en une volonté ferme et consciente de ne pas faire la guerre.

Pour le Bureau International Antimilitariste,
B. DE LIGT et J. GIESEN. (À suivre.)